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À l’Université Laval cet hiver, voici un cours qui s’adresse à ceux qui se destinent à l’enseignement de l’histoire du Québec au secondaire. L’objectif est d’offrir aux étudiants des éléments de compréhension du passé québécois qui leur permettent de voir autrement, pour éventuellement la présenter de manière inaccoutumée à leurs élèves, l’expérience historique de cette société.

Le cours est fondé sur une recherche inédite touchant la conscience historique des Québécois (www.tonhistoireduquebec.ca). Sur la base des résultats principaux de cette recherche – les Québécois ne sont pas dénués de représentations historiques concernant le passé de leur société ; ces représentations sont enracinées dans la mémoire collective et les mythistoires constitutifs de la société québécoise –, il s’agit de voir comment, en s’appuyant sur les avancées de la recherche savante, on peut sortir d’un cadre interprétatif général pour revisiter le passé du Québec en vue de complexifier, sinon de rouvrir, la conscience historique des «gens ordinaires», y compris celle des élèves bien sûr.

Dans ce contexte, différents événements et processus structurants de l’expérience historique québécoise seront revisités à l’aune de problématiques inhabituelles.

Au total, il s’agira de doter les participants du cours d’un bagage de points de vue qui, confrontant certaines visions acquises de l’histoire du Québec, permettra à qui le veut de sortir d’un ordre du pensable concernant le passé québécois.

http://www.hst.ulaval.ca/etudes/cours-et-horaire/2014-2015/hiver-2015/cours-de-premier-cycle/hst-3900-quebec-canada-1763-a-nos-jours/

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La TÉLUQ propose à la session d’automne un cours en ligne gratuit et ouvert à tous (CLOM), qui s’intitule Introduction à l’histoire politique du Québec. Le professeur est Éric Bédard, historien et auteur de l’Histoire du Québec pour les Nuls, un succès de librairie.

Dans l’attrayante capsule vidéo de 2:46 qui présente le cours, Bédard résume l’histoire du Québec et explicite son fil conducteur. C’est une histoire dramatique,

  1. car le Québec a été très tôt l’objet d’une lutte sans merci entre deux empires, au milieu du 18e siècle;
  2. parce que les Québécois devront s’approprier des institutions nouvelles et se battre pour la justice et la démocratie lors des affrontements de 1837;
  3. parce que pendant presque un siècle, les Québécois vont se contenter de survivre, avant de renaître lors d’une période qu’on appelle la Révolution tranquille.

Cette vision de l’histoire est aussi présente dans l’Histoire du Québec pour les Nuls et au sein de multiples ouvrages. Une majorité de jeunes Québécois racontent des éléments de ce récit dramatique quand ils résument l’histoire du Québec, comme le rapporte Jocelyn Létourneau dans son livre Je me souviens?

Ce récit dramatique colle à l’histoire puisqu’il est plausible, quoiqu’il existe d’autres interprétations possibles. Or, pour l’instant, devant ce récit dramatique, il y a peu d’interprétations historiques alternatives, plausibles qui soient disponibles et attrayantes pour le grand public. Ce manque d’interprétations alternatives clé en main explique en partie la prégnance du récit dramatique de l’histoire du Québec dans la conscience historique des Québécois.

Un bémol : la popularité des livres écrits par Serge Bouchard et  Marie-Christine Lévesque illustre que d’autres interprétations historiques – grand public – se profilent à l’horizon.

Il y a bien sûr des critiques du récit dramatique, comme celle faite par Jocelyn Létourneau au sujet du livre de l’Histoire du Québec pour les Nuls. Or, ceux qui critiquent ce récit dramatique sont encore loin de produire des capsules vidéos aussi séduisantes et accessibles, qui résument l’histoire avec autant de verve et de confiance:

Avec ce cours offert gratuitement à tous par la TÉLUQ,  tout comme le best-seller Pour les Nuls signé par Éric Bédard, il semble, à première vue, que le récit dramatique de l’histoire du Québec ait encore une confortable longueur d’avance sur d’autres interprétations plausibles du parcours historique québécois.

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Quelques propos tenus à l’Assemblée nationale par Yves Bolduc au sujet de la réforme du cours d’histoire du Québec au secondaire.

“Au secondaire, j’ai approuvé le cours qui va être donné, je suis d’accord avec la démarche, sauf que le cours n’était pas prêt à être mis en place pour l’automne. Et ça, encore là, la majorité des gens le reconnaissaient, que c’était mieux d’attendre une année pour être certain de ne pas rater cette réforme au niveau du cours d’histoire.
(…)
on s’est assurés que le cours respectait l’objectivité de l’histoire au niveau du secondaire. Et, je tiens à le dire, Mme la Présidente, je suis très satisfait du cours d’histoire qui va se mettre en place au cours de l’année 2015‑2016. Et présentement nos gens travaillent sur le contenu pour s’assurer que, quand ça va être mis en place, ça va être bien mis en place, et ce ne sera pas une réforme précipitée dans un objectif de justement qu’il y ait un côté politique à l’histoire du Québec. Pour moi, Mme la Présidente, je me suis assuré qu’il y aura un côté objectif, et quel que soit le parti, on ne pourra pas critiquer le cours d’histoire, tant au niveau du secondaire qu’au niveau du cégep.”

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Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation, Assemblée nationale, vol. 44, n. 5, 2 juillet 2014.

“Mme Hivon : Je vais donc passer à un autre sujet dans la rubrique des décisions annoncées rapidement par le ministre à la suite de son assermentation comme ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Donc, Mme la Présidente, dès le 25 avril — le ministre a donc été nommé, assermenté le 23 avril — et, dès le 25 avril, il donnait une entrevue dans laquelle il annonçait l’abandon, donc, la mise de côté du cours d’histoire au cégep. Donc, je dois vous dire que, encore une fois, on a été assez étonnés de cette annonce. Étonnés parce que ça apparaissait, pour le moins, rapide qu’en l’espace de 48 heures, le ministre, à travers tout ce que comporte l’arrivée en poste dans un nouveau ministère, il ait déjà eu l’occasion, donc, de se faire une tête sur la pertinence du cours d’histoire au niveau collégial. Et, d’autant plus, nous avons été d’autant plus surpris que les raisons que le ministre a évoquées, c’est de dire que, si le nouveau cours devait voir le jour, ce sera avec un contenu plus neutre, et il n’y aura pas de teinte politique. L’objectif, c’est qu’il y ait une bonne formation, mais ça va être une formation plus objective. Je dois vous dire que ça nous a surpris, parce que, oui, il y a des gens qui ont émis des questions par rapport au moment de l’entrée en vigueur du cours, il y en a qui ont dit qu’il faudrait revoir plus largement la formation, donc, générale, mais le contenu du cours, ce n’est pas quelque chose qui a été remis en cause, d’autant plus que, lorsqu’on est au niveau collégial, ce n’est pas comme lorsqu’on est au niveau secondaire, il n’y a pas un manuel uniforme qui vient donner le détail du cours.

Donc, j’aimerais que le ministre m’explique comment il a réussi, dans un premier temps, à se faire une tête, en un temps d’à peine deux jours, sur la pertinence du cours d’histoire, et, deuxièmement, comment il peut avoir évoqué le contenu du cours qui n’existe pas à ma connaissance.

La Présidente (Mme Rotiroti) : M. le ministre.

M. Bolduc (Jean-Talon) : Merci, Mme la Présidente. D’abord, pour le délai, bien, même quand j’étais dans l’opposition, je lisais les journaux à chaque jour. Puis j’ai lu également tous les commentaires, par rapport à ce cours d’histoire là, qui venaient de tous les horizons. Et je suis un peu étonné de la question parce que tout le monde, sauf quelques professeurs d’histoire, était opposé, tout le monde, sauf les professeurs d’histoire du cégep et le ministre de l’Enseignement supérieur du moment. Et, pour nous, définitivement, c’était pratiquement une commande politique d’obliger un cours d’histoire au cégep. C’est aussi simple que ça.

Ce qui, en passant, n’est pas le même raisonnement qu’au secondaire. Au secondaire, j’ai approuvé le cours qui va être donné, je suis d’accord avec la démarche, sauf que le cours n’était pas prêt à être mis en place pour l’automne. Et ça, encore là, la majorité des gens le reconnaissaient, que c’était mieux d’attendre une année pour être certain de ne pas rater cette réforme au niveau du cours d’histoire.

Et, pour le cégep, là, tous les intervenants, la fédération des professeurs, les directions des cégeps, tout le monde disait que ça ne faisait aucun sens de mettre un cours obligatoire d’histoire. Ça enlevait, en plus de ça, un des deux seuls cours facultatifs, ça mettait même en péril les formations des différentes techniques tout simplement parce qu’eux autres il faut un cours complémentaire dans leur formation privilégiée pour être capable d’avoir les compétences.

Je suis très étonné parce que ça a fait l’unanimité ou à peu près, et personne ne veut du cours d’histoire obligatoire au cégep. Et, ça, ça a été reconnu par tout le monde.

La question politique, je veux la toucher parce qu’on sentait vraiment, dans ce dossier-là — puis je n’ai pas besoin d’avoir été là longtemps en place, ça avait été décrit dans les journaux, dont Le Devoir, LaPresse, Le Soleil — qu’il y avait beaucoup d’opposants au cours obligatoire — je ne parle pas d’un cours facultatif, du cours obligatoire qui devait avoir lieu au cégep — tout simplement parce que ça ne faisait pas de sens. Donc, on sentait vraiment qu’il y avait une commande là de la part du ministre, que j’ai annulée très rapidement.

Et je tiens à le dire : il n’y aura pas de cours d’histoire obligatoire au cégep, parce que je les ai rencontrés, les intervenants, qui m’ont confirmé que ça a été une excellente décision. Donc, on n’avait pas à attendre pour prendre cette décision-là. Par contre, il peut y avoir un cours facultatif au cégep, puis on va juste s’assurer que le cours respecte l’objectivité de l’histoire, comme on s’est assurés que le cours respectait l’objectivité de l’histoire au niveau du secondaire.

Et, je tiens à le dire, Mme la Présidente, je suis très satisfait du cours d’histoire qui va se mettre en place au cours de l’année 2015‑2016. Et présentement nos gens travaillent sur le contenu pour s’assurer que, quand ça va être mis en place, ça va être bien mis en place, et ce ne sera pas une réforme précipitée dans un objectif de justement qu’il y ait un côté politique à l’histoire du Québec. Pour moi, Mme la Présidente, je me suis assuré qu’il y aura un côté objectif, et quel que soit le parti, on ne pourra pas critiquer le cours d’histoire, tant au niveau du secondaire qu’au niveau du cégep.

La Présidente (Mme Rotiroti) : Mme la députée.

Mme Hivon : Oui. Merci, Mme la Présidente. Encore une fois, je trouve la réponse du ministre complètement fascinante. Il est en train de nous dire qu’un cours d’histoire, c’est une décision politique — un cours d’histoire — alors que je pense que c’est fondamental, pour toute nation qui se respecte, d’avoir des cours d’histoire, de connaître son histoire. Et je pense qu’avec la maturité qu’on a au cégep, c’est certainement une bonne chose de pouvoir poursuivre les apprentissages du secondaire en pouvant approfondir l’histoire.

Et là où je suis complètement en désaccord avec le ministre… je l’ai reconnu d’entrée de jeu, que, oui, il y a eu des questionnements par rapport au moment de l’entrée en vigueur, il y a eu des questionnements par rapport à la formation générale, est-ce qu’on devrait revoir l’ensemble de la formation générale, mais pas sur la question de savoir si c’était pertinent d’avoir un cours d’histoire ou non au secondaire… Au cégep. En fait, ce que le ministre est en train de me dire : c’est lui qui fait l’aveu que c’est une décision idéologique, comme si l’histoire ne pouvait pas être quelque chose de valorisé, qu’importent les allégeances politiques, dans une société comme la société québécoise. C’est comme si tout ce qui est lié à l’identité, à l’histoire, donc ce sont des questions qui relèvent uniquement du Parti québécois. Le Parti libéral ne peut pas trouver que c’est une bonne idée d’avoir un cours d’histoire au cégep pour que les étudiants québécois connaissent leur histoire.

La Présidente (Mme Rotiroti) : M. le ministre.

M. Bolduc (Jean-Talon) : Bien, Mme la Présidente, c’est moi qui est fasciné. Il y a à peu près juste le Parti québécois et quelques profs d’histoire qui étaient d’accord avec l’obligation d’avoir un cours d’histoire. Tous les autres intervenants, y compris les professeurs, les associations étudiantes, les directions de cégep… s’il y a quelque chose qui faisait quasi l’unanimité dans la société, c’était cette obligation d’avoir un cours d’histoire. On est d’accord pour qu’il y en ait un, cours d’histoire, au cégep, mais facultatif. Et l’autre élément qui est important, c’est que les gens nous disaient : ça nuirait à leur formation générale, et, pour les techniques, ça les empêchait même peut-être de compléter en trois ans leur formation parce qu’ils allaient chercher ce cours-là, justement ce cours complémentaire, pour compléter leur formation technique.

Moi, Mme la Présidente, je suis fasciné de voir qu’un parti décide de mettre obligatoire un cours d’histoire au cégep. On y croit, dans l’histoire. On va compléter au secondaire, on va le rendre facultatif au cégep, mais pas le rendre obligatoire.

D’ailleurs, je suis très surpris qu’elle est fascinée parce que, quand on lit les journaux, là, ça faisait quasi l’unanimité, sauf quelques lettres de profs d’histoire du cégep, que je respecte, puis eux autres le voulaient obligatoire. Mais même les autres profs n’étaient pas d’accord avec ça. Ça fait que là, je pense que si qu’elle est plus fascinée, là, je pense que c’est moi qui est le plus fasciné que la députée, parce qu’honnêtement, c’est quelque chose qui est une décision facile à prendre et qui a été salué par la majorité des intervenants, c’est celle-là. Également, je suis d’accord avec la députée : oui, il faut faire une révision du programme général, ce qu’on va regarder au cours de la prochaine année, parce que le cours date déjà de… le programme général date déjà de plusieurs… peut-être de plus d’une vingtaine d’années. On devrait essayer de revoir, voir s’il n’y aurait pas moyen de l’améliorer. On va le travailler en collaboration, mais personne ne nous a dit qu’on devait rendre obligatoire un cours d’histoire.

La Présidente (Mme Rotiroti) : Mme la députée.

Mme Hivon : Je veux juste porter à l’attention du ministre que, justement, il y a eu un changement qui a fait en sorte, lors de la dernière réforme, qu’il y ait maintenant deux cours d’histoire, d’anglais obligatoires. Alors, c’est très bien, mais moi, je pense qu’il n’y a rien qui soit scandaleux à penser que les étudiants du collégial puissent avoir un cours d’histoire obligatoire si on a décidé que, pour parfaire la formation en anglais du secondaire, il fallait mettre deux cours d’anglais au collégial. Je m’explique mal pourquoi le ministre est si outré et dit que c’était une commande politique de venir dire qu’au Québec, il va y avoir un cours d’histoire au niveau collégial.

Mais j’ai entendu que, pour lui, c’était une fin de non-recevoir et j’aimerais donc savoir quel est son échéancier pour la révision, donc, de la formation générale. Est-ce que c’est un chantier qu’il entreprend et, si oui, avec quel échéancier?

La Présidente (Mme Rotiroti) : M. le ministre.

M. Bolduc (Jean-Talon) : Merci, Mme la Présidente. D’abord, là, je suis encore un peu étonné qu’on me dise que ça devait obligatoire, parce que presque tous les intervenants, et je le rappelle, presque tous les intervenants du réseau de l’éducation, des cégeps, s’étaient opposés à l’obligation d’un cours d’histoire. Donc, je ne sais pas comment on peut interpréter ça quand presque tout le monde fait l’unanimité contre une décision qui avait été prise très rapidement, je pense, dans un objectif que le ministre de l’époque devra en répondre lui-même. Mais, pour moi, c’était clair que c’était une décision qui devait être renversée rapidement.

Pour ce qu’il s’agit de la révision, on attend le rapport Demers et, oui, on va regarder et on n’a pas à donner d’échéancier aujourd’hui. Au cours de la prochaine année, on va prendre position par rapport à ce que devrait être la révision du programme général au niveau du cégep. De plus, donc, à ce moment-là, on établira les échéanciers en gouvernement responsable.”

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Dans La Presse du 7 août 2014.

“La réforme de l’enseignement de l’histoire au secondaire proposée par le gouvernement péquiste sera mise en oeuvre en septembre 2015, soit un an plus tard que prévu. «La raison pour laquelle on ne l’a pas mise en place en septembre, c’est que ce n’était pas prêt», explique Yves Bolduc, qui a appuyé le contenu du cours. Par contre, le gouvernement Couillard a sabordé le cours d’histoire obligatoire au collégial que voulait mettre sur pied le gouvernement Marois, estimant qu’il s’agissait d’un choix idéologique.”

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Plusieurs jeunes discutent via Twitter de leur cours d’histoire du Québec. Certains pour s’en plaindre, d’autres pour souligner leur apprentissage. À ce sujet, nous avons trouvé cette brève conversation ce matin:

 

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Dans le Journal des débats du 3 juillet 2014, le député libéral Alexandre Iracà confirme la venue d’un nouveau programme pour encadrer le cours d’histoire du Québec en 3e et 4e secondaire. Alors qu’il résume les engagements du Parti libéral en matière d’éducation, M. Iracà affirme:

[…] Nouveau programme d’histoire pour les troisième et quatrième années du secondaire, qui est également mis en place. […]

Selon Yves Bolduc, ministre de l’Éducation, le nouveau programme sera d’abord évalué par des projets-pilotes en septembre 2015.

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On savait déjà que le ministre de l’Éducation Yves Bolduc endossait le rapport Beauchemin/Fahmy-Eid/Prud’homme. Ce rapport a été mandaté par le Parti Québécois en 2013 afin de préparer une réforme de l’enseignement de l’histoire du Québec au secondaire.

On connait maintenant plus en détail la position du ministre Bolduc vis-à-vis la réforme du cours d’histoire du Québec au secondaire. Dans les derniers jours, le site de l’Assemblée nationale a publié la retranscription des travaux de la Commission de la culture et de l’éducation (19 juin). Suite à une question portant sur la réforme du cours d’histoire au secondaire, M. Bolduc y a précisé ses intentions:

«Je voudrais donner peut-être un commentaire sur la réforme qui est demandée actuellement au niveau des cours d’histoire. J’ai pris connaissance du contenu, et, pour le prochain cours d’histoire, la façon d’enseigner va être différente. Auparavant, c’est qu’en secondaire III on avait comme une étude chronologique de l’histoire, et par la suite on reprenait les mêmes thèmes pour les ramener sous forme thématique. La nouvelle façon de faire, ça va être tout simplement de séparer l’histoire de façon chronologique. Et ça, semblerait-il que ça fait consensus dans les gens qui enseignent l’histoire et ça serait plus facile pour l’étudiant. Et j’ai pris connaissance du contenu et je tiens à le dire — c’est le Parti québécois qui était au pouvoir — il n’y avait pas de politique dans le contenu, et j’ai endossé le contenu au complet tel quel. Donc, il n’y a pas de modification entre le Parti québécois et nous autres pour le contenu.»

Reste à savoir quelle date sera choisie pour “séparer l’histoire” du Québec en deux.

Voici la retranscription complète des échanges du 19 juin au sujet de l’enseignement de l’histoire du Québec au secondaire.

«La Présidente (Mme Rotiroti) : Le prochain intervenant, le député de Sherbrooke.

M. Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Moi-même étant diplômé des sciences sociales, donc j’ai un grand intérêt pour l’histoire. Alors, j’aimerais amener le ministre sur le sujet de l’enseignement de l’histoire, notamment de l’histoire au secondaire. On sait qu’il y a tout un projet de réforme de l’enseignement de l’histoire en troisième et quatrième secondaire, suite à des plaintes qui ont été effectuées par certains enseignants qui trouvaient que le contenu, que les connaissances qui étaient transmises dans ces deux cours-là étaient très répétitives. Donc, on sait que le MESS a voulu revoir le parcours académique des élèves québécois en matière d’enseignement de l’histoire. Le gouvernement qui nous a précédé, en septembre 2013, a mandaté deux experts de faire toute l’analyse justement du parcours de l’enseignement…

M. Fortin (Sherbrooke) : …voir le parcours académique des élèves québécois en matière d’enseignement de l’histoire. Le gouvernement qui nous a précédés, en septembre 2013, a mandaté deux experts de faire toute l’analyse justement du parcours de l’enseignement de l’histoire au Québec. Le rapport a été déposé en février 2014. Il contient 29 recommandations. Ici, je n’en ferai pas l’énumération, mais, si jamais la députée de Pointe-aux-Trembles veut en faire la lecture, je serais prêt à déposer le rapport, Mme la Présidente. Et on sait que la ministre qui a précédé l’actuel ministre de l’Éducation était très pressée, très pressée de mettre de l’avant cette réforme de l’enseignement de l’histoire là en ayant déjà, dès la prochaine rentrée scolaire, 90 groupes, des groupes pilotes au niveau de la troisième secondaire. Et moi, j’ai vu le ministre, dès les premières entrevues qu’il a données à titre de ministre de l’Éducation, qui a dit qu’il allait reporter l’entrée en vigueur de ces 90 groupes pilotes là d’un an. Alors, je voudrais tout simplement savoir de la part du ministre qu’il nous explique les fondements de sa décision.

La Présidente (Mme Rotiroti) : Oui, M. le ministre, il vous reste à peu près trois minutes pour le bloc.

M. Bolduc (Jean-Talon) : Merci, Mme la Présidente. Je vais aller assez rapidement parce que c’est un sujet extrêmement important.

D’abord, lorsque je suis arrivé, j’ai dû prendre position pour l’enseignement de l’histoire au cégep et également au secondaire. Le cégep, on le traitera dans un autre forum, puis on va avoir des questions pour l’enseignement supérieur. Pour ce qu’il s’agit du secondaire, ce n’est pas compliqué, je suis arrivé au ministère et des recommandations des experts du ministère étaient tout simplement de retarder d’une année la mise en place du programme parce que le programme ne pouvait pas être prêt à l’automne, quel que soit le gouvernement en place. C’était strictement impossible parce que les cours eux autres mêmes n’étaient pas planifiés. Donc, c’était la première… ça, c’est le premier élément.

Je voudrais donner peut-être un commentaire sur la réforme qui est demandée actuellement au niveau des cours d’histoire. J’ai pris connaissance du contenu, et, pour le prochain cours d’histoire, la façon d’enseigner va être différente. Auparavant, c’est qu’en secondaire III on avait comme une étude chronologique de l’histoire, et par la suite on reprenait les mêmes thèmes pour les ramener sous forme thématique. La nouvelle façon de faire, ça va être tout simplement de séparer l’histoire de façon chronologique. Et ça, semblerait-il que ça fait consensus dans les gens qui enseignent l’histoire et ça serait plus facile pour l’étudiant. Et j’ai pris connaissance du contenu et je tiens à le dire — c’est le Parti québécois qui était au pouvoir — il n’y avait pas de politique dans le contenu, et j’ai endossé le contenu au complet tel quel. Donc, il n’y a pas de modification entre le Parti québécois et nous autres pour le contenu. J’ai rencontré M. Beauchemin et l’autre experte et je leur ai dit qu’on irait de l’avant avec le contenu tel qu’il avait été proposé. Mais par contre, pour ce qu’il s’agit de l’enseigner, il fallait qu’il y aille des tables de travail pour s’assurer que la façon de l’enseigner serait convenable. Et cette semaine j’ai rencontré la table de travail et tous ont reconnu, puis il y avait des professeurs d’histoire dans le groupe, que le cours n’était pas prêt à être mis à l’automne. J’ai insisté pour que le cours soit disponible en septembre 2015, mais il faut se donner des conditions gagnantes, dont, entre autres, pour s’assurer que les volumes soient prêts, que la méthode pédagogique soit prête et la façon de l’enseigner également soit standardisée.

Tout ça pour vous dire, Mme la Présidente, qu’au début c’est un dossier que les gens pensaient qu’on refusait parce qu’on pensait que c’était une position politique. Ce n’était absolument pas ça. Le cours n’était tout simplement pas prêt à être enseigné. Et tous m’ont dit que, si on retardait d’une année, qu’on avait plus de chances de réussir et non pas d’avoir par la suite un échec, en disant : Bien, on aurait dû attendre une année de plus. Donc, puis je tiens à le dire, puis je veux souligner le travail de Mme Malavoy là-dedans, la façon dont le dossier a été fait. Il n’y a pas de politique. C’est un cours qui est valide quel que soit votre orientation politique, contrairement à ce qui a été écrit dans les journaux. Et ça, d’ailleurs, je l’ai clarifié avec quelques journalistes, que ma position, c’était d’avoir le meilleur cours d’histoire pour nos élèves ici, au Québec.

[…]

La Présidente (Mme Rotiroti) : Mme la députée.

Mme Léger : Vous avez parlé aussi… on a… ce matin, on a abordé aussi le cours d’histoire, où il y avait… j’ai cru entendre le ministre nous préciser qu’il a l’intention de poursuivre, il a l’intention de ce que les cours… le cours d’histoire peut être… pourrait être enseigné selon…

Mme Léger : …j’ai cru entendre le ministre nous préciser qu’il a l’intention de poursuivre, il a l’intention de ce que le cours d’histoire peut être enseigné selon… il y a un grand consensus qui s’est fait à travers le Québec. Je vois que le ministre est bien au fait de la situation, alors je voudrais juste qu’il me confirme pourquoi qu’il n’a pas poursuivi en projet pilote cette année, puisque c’était ça, notre intention, d’avoir quand même un projet pilote. Et là il nous a dit ce matin qu’il préférait… plutôt, comme il le disait, que ce n’était pas prêt. L’enseignement de l’histoire n’était pas prêt, mais il aurait pu être prêt en projet pilote. Alors, pourquoi qu’il a mis un moratoire sur les projets pilotes immédiatement au lieu d’entamer tout de suite ce type de projet là. Je vois qu’il a l’air à fatiguer un peu sur sa chaise, là, quand je lui pose cette question-là.

La Présidente (Mme Rotiroti) : M. le ministre.

M. Bolduc (Jean-Talon) : Écoutez, j’ai juste hâte de répondre. Même le Parti québécois n’aurait pas été capable de le faire. La réponse est aussi simple que ça. Vous l’auriez retardé d’une année aussi. Même chose au cégep, les cours n’étaient tout simplement pas prêts. Et puis ça, j’ai eu des témoins, là, vérifier au niveau des gens que vous connaissez au niveau du ministère, tous les gens qui voulaient le mettre en place le disaient, les cours n’étaient tout simplement pas prêts, même pas pour les projets pilotes. Et c’est ça, la réponse. Et je tiens à le dire, même le Parti québécois ne l’aurait pas fait, donc vous l’auriez retardé parce qu’il faut voir, les élections avaient lieu au mois d’avril, on a pris le pouvoir au mois d’avril, et les gens nous disaient : Il n’y aura rien de prêt avant le mois d’octobre. Parti québécois, ou Parti libéral, ou parti caquiste, ou parti Québec solidaire, quelque soit la personne qui va prendre le pouvoir, c’était illusoire, et vous autres aussi, vous l’auriez remis.

Donc, on a juste pris une décision logique pour le bien, et, pour vous dire jusqu’à quel point on est honnêtes, on garde le même programme. On ne change rien dans le programme. Le programme est très bien fait, je le reconnais. J’ai rencontré M. Beauchemin et l’autre personne qui a travaillé avec lui. Le programme est bien fait, et on va le mettre en place, mais on va le mettre en place dans des conditions gagnantes, et ça aurait été une décision que le Parti québécois aurait prise également.

La Présidente (Mme Rotiroti) : Mme la députée.

Mme Léger : Il me fait sourire, Mme la Présidente, en disant que c’est une décision que le gouvernement du Parti québécois aurait prise, que c’était… que même avec les bonnes intentions, on n’aurait pas réussi, ci et ça. Il n’est pas le gouvernement du Parti québécois, il est le gouvernement du Parti libéral. Je vous juste lui rappeler qu’on n’a pas nécessairement la même façon de faire les choses. Et de nous porter des intentions, je préfère qu’il garde ses propres intentions et qu’il réussisse le cours d’histoire, si vous permettez, Mme la Présidente.»

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