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Dans sa chronique “À vous de jouer” publiée sur le site du journal Voir, Normand Baillargeon pose deux questions aux historiens Jocelyn Létourneau et Éric Bédard. Les voici, suivies d’un extrait de la réponse de J. Létourneau.

Baillargeon :

  • Comment faire en pratique, et par quels mécanismes sur le plan, disons, du programme, de la formation des maîtres ou autre, pour s’assurer que l’enseignement de l’histoire n’est pas endoctrinaire?
  • La deuxième est: mesuré à cet étalon, comment nous en tirons-nous en ce moment, au Québec?”

Létourneau : “Le problème du cours d’histoire nationale dans sa nouvelle mouture (Histoire du Québec-Canada) est qu’il propose aux jeunes une vision assez traditionnelle de l’expérience québécoise. Celle-ci est centrée sur la formation historique d’une nation ayant fait face à l’adversité dans sa quête d’accomplissement. Cette mise en sens du parcours québécois n’est pas fallacieuse. Elle est cependant étroite. Elle est assez bien connue des jeunes (www.tonhistoireduquebec.ca). Ceux-ci, toutefois, ne peuvent la nourrir grassement faute d’un bagage suffisant de connaissances. Le cours HQC leur fournira ce corpus de faits grâce auquel ils consolideront leur vision acquise du Québec comme nation (française) au destin tragique. Ce faisant, il sera possible pour les élèves, au grand bonheur de certains intervenants, d’aiguiser leur sentiment national(iste) ou de le développer.”

Pour lire la suite.

 

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Dans: Enseignement de l'histoire du Québec

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Trouvé dans un rapport publié en novembre 2014 par Helga Elizabeth Bories-Sawala, et intitulé L’histoire autochtone dans l’enseignement scolaire au Québec, combien, comment, pourquoi? Hypothèses pour un projet de recherche :

Entre 2003 et 2013, plus de 3000 jeunes Québécois, élèves et étudiants, ont participé à une étude sur leur conception de l’histoire du Québec. Ils devaient résumer spontanément comment ils voyaient l’histoire du Québec, sans avoir recours à leurs manuels, puis condenser leur vision en une seule ligne. Or, si l’on ne ne prend en compte que ces condensés, seulement 4,4% des jeunes mentionnent les Autochtones, par exemple : « «Jadis, il y avait des Amérindiens, ensuite des bûcherons, maintenant des indécis. » ([Je me souviens?], Létourneau 2014, 11) L’idée principale qui se dégage de la perception qu’ont ces jeunes des Autochtones, est qu’ils se sont « fait avoir », perception que l’auteur résume ainsi :

 Vivant paisiblement et harmonieusement sur une terre splendide et fertile qu’ils occupaient depuis des lustres et qui leur appartenait, les Amérindiens ont été volés, envahis, abusés, colonisés, exploités et brisés, voire tués ou exterminés par les Européens qui ont été particulièrement injustes à leur égard en les chassant de leur territoire et en les effaçant de l’histoire québécoise. (Létourneau 2014, 164)

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Dans: Je me souviens

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Professeur à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa et directeur du laboratoire L’historien virtuel, Stéphane Lévesque a présenté vendredi dernier les résultats préliminaires de sa recherche auprès de jeunes d’Ottawa. Dans le cadre du colloque Histoire canadienne à la croisée des chemins tenue au Musée canadien de l’histoire, Lévesque a parlé de son enquête auprès de 78 jeunes francophones vivant à Ottawa. Ces derniers devaient répondre à l’invitation suivante : « Raconte-moi l’histoire de l’Ontario ». Les résultats de cette enquête sont résumés dans un document disponible ici.

 Jocelyn Létourneau était présent à ce colloque pour discuter des résultats de l’ouvrage Je me souviens?

Concernant S. Lévesque, deux animateurs de Radio-Canada l’ont interrogé à la suite de sa présentation de vendredi dernier. Une des entrevues est disponible ici :

Un billet sur notre blogue avait déjà présenté quelques-uns des résultats préliminaires émanant de cette recherche. Celle-ci pourrait s’étendre au reste de la francophonie canadienne avec l’aide d’organismes intéressés au Canada français et à ses représentations chez les jeunes.

Pour les gens intéressés à cette recherche, contactez Stéphane Lévesque : stephane.levesque@uottawa.ca

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Dans: Je me souviens La conscience historique des jeunes franco-ontariens

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Résumé d’une conférence à venir intitulée “Récit d’histoire et intégration nationale : le cas du Québec”, présentée  à Québec le 20 novembre dans le cadre du colloque (Im)migrations, mémoires et identités transnationales.

L’agrégation des nations est un sujet vivement discuté à l’ère des migrations internationales. La circulation planétaire des individus, parfois de communautés entières, diversifie en effet le tissu humain des nations au point d’entraîner en leur sein des problèmes de cohésion. Pour plusieurs, le partage d’une vision commune du passé national est gage d’intégration des nouveaux venus à l’expérience nationale. L’argument est le suivant : mieux on connaît l’histoire d’une nation, plus on sait d’où elle vient et plus on comprend où elle veut aller, ce qui met l’immigrant au diapason d’une expérience nationale. Pareille affirmation est cependant hypothétique. D’une part, on sait peu de choses sur les visions dont disposent, à propos de l’histoire de leur nation d’accueil, les immigrants installés depuis quelque temps dans un nouveau port d’attache. D’autre part, rien ne dit que bien connaître le passé d’une nation implique que l’on endossera ses aspirations à venir. 

Dans cette communication, on abordera de front la question du rapport au passé des habitants d’une société-nation en voie de pluralisation, celle du Québec. Pour ce faire, on tablera sur l’existence d’un corpus de textes produits par des jeunes invités à raconter l’histoire du Québec comme ils la connaissent (www.tonhistoireduquebec.ca). Sur cette base, on verra si les récits d’histoire des jeunes immigrants se distinguent de ceux des autres jeunes Québécois. On tirera ensuite les conséquences de nos analyses en explorant une série de questions sensibles : si les jeunes immigrants reprennent le récit dominant de l’histoire du Québec, quelle place ce récit accorde-t-il aux «allophones» et comment ces derniers sont-ils mis en scène dans le récit des élèves ou des étudiants nés ailleurs qu’au Canada ? Si les jeunes immigrants ne reproduisent pas le récit emblématique du Québec, est-ce un problème pour l’intégration de la nation québécoise ? Le cas échéant, quel récit proposer de l’expérience historique du Québec qui rouvre l’historicité québécoise sans que ce récit ne sombre dans la déshistorisation du passé qu’il veut révéler ?

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Dans: Je me souviens

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Extrait du texte Se souvenir du Québec, par Jocelyn Létourneau.

L’HISTOIRE DU QUÉBEC DES JEUNES

Au cours des dix dernières années, j’ai mené des recherches étendues sur la mémoire que conservent, de l’expérience historique québécoise, de jeunes Québécois de 4et 5secondaire,du cégep et de l’universitéPlutôt que de les interrogersur des aspects particuliers ou circonscrits du passé, je leur ai demandé de raconter, par écrit, l’histoire du Québec comme ils s’en souvenaient ou la connaissaient, et ce, « depuis le début ».
(…)

Au fil des ans, j’ai amassé plus de 4 000 récits d’histoire du Québec rédigés par de jeunes Québécois de différentes langues ou cultures. Il faut avouer que ces récits sont plutôt à élémentaires, voire banals, surtout s’ils proviennent d’élèves de 4e secondaire. Cela dit, à l’encontre de ce que l’on entend souvent, les jeunes Québécois ne sont pas dépourvus d’une vision générale de l’histoire québécoise. Chez les francophones, elle se présente grosso modo comme suit : à cause de l’Autre, notre destin fut dévié et notre quête collective a pris la forme d’une lutte de survivance.

raconte moi l'histoire du Québec Jocelyn Létourneau

Questionnaire utilisé

(…)
Si l’on voulait reconstituer le récit archétypal de l’histoire du Québec tel qu’il est formulé par une très grande majorité de jeunes, qui sont évidemment francophones d’héritage canadien-français, ce récit se déroulerait selon une trame et serait articulé dans des nœuds d’intrigue propres à une histoire structurée en trois temps :
  • L’âge d’or (T1)
  • Le renversement de situation (T2)
  • La renaissance ou la restauration (T3)
  • Cette histoire déboucherait par ailleurs sur une espèce de déplorable inaccomplissement collectif conceptualisé par les répondants comme un temps d’hésitation pour les Québécois (T4)

Le récit des jeunes se déroulerait ainsi :

(T1) – L’Âge d’or. Au départ se trouve une population vivant de manière assez rudimentaire mais en paix, qui se construit un monde en français, qui subit les nuisances du régime colonial et du système mercantile sans toutefois avoir à se rebeller contre la mère-patrie, qui commerce avec les Autochtones, qui prend conscience du potentiel économique considérable du coin d’Amérique qu’elle habite, qui connaît peu de conflits internes, qui reste sous la coupe des intérêts de la métro- pole, mais qui n’a pas à se battre pour protéger ses droits et sauvegarder sa langue.

(T2) – Le retournement de destin. Puis survient le Grand basculement dont l’épisode inaugural est la Conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques en 1759. Commence alors une histoire scan- dée par l’interminable lutte des francophones pour leur émancipation et liberté contre les tentatives continuelles d’assimilation, belliqueuses ou sournoises, que leur infligent les anglophones. C’est dans le cadre de cette dynamique conflictuelle (quête d’affirmation d’un côté et volonté d’embriga- dement soft ou hard de l’autre) que s’inscrivent les événements marquants de l’histoire québécoise entre l’Acte de Québec et la Révolution tranquille.

(T3) – Le recommencement. Les années 1960 coïncident en effet avec une période de Grand réveil collectif où les Québécois, animés par un élan nouveau, s’engagent résolument dans la moder- nité, prennent une distance salutaire par rapport à leurs figures identitaires et leurs modes d’êtres antérieurs, s’ouvrent au monde, se libèrent du joug des Anglais dont le gouvernement fédéral était devenu l’instrument privilégié d’intervention depuis la guerre et entreprennent de se réapproprier leur destin collectif. Dans cette mouvance, Jean Lesage, mais surtout René Lévesque, se révèlent des acteurs clés.

(T4) – L’hésitation. Pour différentes raisons, notamment parce que les Québécois sont divisés sur leur avenir et qu’il y a des forces, en particulier le gouvernement fédéral, qui contrarient l’avènement contenu en germe dans la Révolution tranquille (la libération des Québécois et la souveraineté du Québec), l’élan du Québec est comme brisé à l’occasion des référendums de 1980 et de 1995. S’ouvre alors une période d’incertitude, de recherche d’une voie de passage vers l’avenir, voire de tentative de redéfinition identitaire qui reste néanmoins ambiguë. C’est sur cette finale marquée par la nostalgie (« ce qui nous est malheureusement arrivé et ce que l’on aurait pu être si… ») tout autant que par l’espoir mélancolique (« ce que l’on pourrait encore devenir si… ») que se clôt la narration des jeunes.

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Résumé d’une présentation qui sera donnée par Jocelyn Létourneau à Montréal, le 19 novembre, dans le cadre du congrès organisé par l’American Council for Québec Studies.

“La jeunesse québécoise est au cœur d’un paradoxe.

Si on demande aux jeunes de résumer l’histoire du Québec en une phrase ou une formule, la majorité fait usage du script de la nation-victime ou de la nation-inachevée pour exprimer sa vision des choses. À la suite des dernières élections provinciales, on affirme cependant, sondages à l’appui, que les jeunes délaissent l’idée d’indépendance pour envisager le parcours à venir du Québec, ce qui pourrait laisser croire qu’ils s’exilent tranquillement de la représentation canonique du Québec en tant que nation-manquée.

On s’interroge : y a-t-il de nos jours dissociation entre conscience historique et conscience politique chez les jeunes Québécois ? Où les jeunes se situent-ils entre le passé et l’avenir de leur société ?

La réponse la plus juste pourrait bien résider dans le fait que les jeunes veulent passer à l’avenir et que, sur le plan des visions historiques comme sur celui des projets futurs concernant le Québec, ils sont, à l’instar de bien des Québécois, en attente ou à la recherche de nouveaux paradigmes pour penser l’espace d’expérience et l’horizon d’attente de leur société.

La communication consistera à argumenter sur cette volonté de passage au sein de la jeunesse québécoise.”

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Dans: Conférence

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On associe souvent la jeunesse québécoise à son ignorance de l’histoire du Québec. En voici un exemple récent qui circule sur Twitter et Facebook.

ingnorance nationale  histoire du Québec

En introduction du livre Je me souviens? :

On ne niera pas qu’à propos du passé du Québec, les compétences des jeunes soient réduites. Cela ne signifie pas qu’ils n’y connaissent rien ou n’ont pas de vision d’ensemble de l’expérience québécoise. À cet égard, les sondages qui font état d’un déficit apparent du savoir historique parmi la jeunesse pourraient cacher plus qu’ils ne révèlent, si ce n’est nous mener vers de faux diagnostics concernant son ignorance présumée de l’histoire de la province. C’est cette hypothèse – soit que les jeunes, malgré leurs carences en matière de connaissances historiques, se font une idée assez forte de ce que fut le passé du Québec – que nous avons voulu vérifier à partir d’une enquête exhaustive sur les représentations qu’ils offrent du parcours de leur société dans le temps.

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Dans: Ignorance de l'histoire du Québec

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Jocelyn Létourneau, Se souvenir du Québec, Perspectives, 11 (printemps | spring 2014), p. 6-8.

Résumé de l’article: “J’ai longuement médité sur le paradoxe qui veut que les jeunes Québécois, sans bien connaître le passé de leur société, aient néanmoins une vision assez forte de l’histoire du Québec. À quoi attribuer ce fait qui ne leur est d’ailleurs pas spécifique ?”

Pour lire le reste de l’article, cliquer sur l’image.

je me souviens du québec jocelyn létourneau perspectives

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Dans: Je me souviens

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Voici le résumé d’une conférence intitulée La conscience historique des jeunes franco-ontariens, produite par S. Lévesque, J.-P.Croteau, M. Boucher et R. Gani . Cette conférence a été présentée lors de la journée d’étude Éducation et historicité en Ontario français, tenue à l’Université d’Ottawa le 7 février 2014.

Résumé de la présentation.

  • Projet de recherche exploratoire visant à étudier la conscience historique des jeunes franco-ontariens. Il s’inscrit dans la foulée des travaux déjà entrepris au Québec par Jocelyn Létourneau et ses collaborateurs sur les rapports qu’entretiennent les adolescents québécois avec l’histoire et par Marc Robichaud sur les jeunes acadiens du Nouveau-Brunswick.
  • Ces études ont montré, contrairement à la croyance populaire sur les jeunes et leurs « trous de mémoire », que ces derniers disposent d’une conscience historique manifeste, dont ils se servent pour se forger une identité et une vision historiques de leur communauté d’appartenance.
  • Or, à ce jour, nos connaissances demeurent fragmentaires sur la conscience historique des jeunes franco-ontariens

Objectifs.

  • Étayer de manière empirique le rapport que les jeunes entretiennent avec le passé et de voir si la notion d’Ontario français occupe une place prédominante dans leur identité et leur vision de l’histoire
  • Reconstituer les mécanismes de construction identitaire des jeunes franco-ontariens et de voir dans quelle mesure le milieu social participe à ce processus d’éducation historique ou influence le rôle formel attribué à l’école
  • Amorcer une réflexion plus vaste sur l’importance d’étudier l’histoire de l’éducation des Franco-Ontariens pour mieux comprendre les rapports entre l’école et la société en milieu minoritaire d’après une perspective historique

Pour consulter la présentation complète.

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Dans: La conscience historique des jeunes franco-ontariens