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Lettre ouverte dans #LaPressePlus parue le 26 juin 2015.

Chose rare, un député libéral et non le moindre s’est avancé sur le terrain glissant de l’enseignement de l’histoire. Notre premier ministre souhaite valoriser l’histoire du Canada. Celle-ci possède de « si beaux » moments « qu’il faudrait mieux les enseigner à nos enfants. », disait-il, le 13 juin. Toutefois, son souhait est incohérent avec la décision de l’ex-ministre Yves Bolduc d’approuver un nouveau cours d’histoire axé sur les particularités du Québec.

À la prochaine rentrée scolaire, des élèves de secondaire trois prendront part à un nouveau cours d’histoire du Québec et du Canada. Ce cours a été commandé par le gouvernement péquiste en 2013, puis l’actuel gouvernement libéral l’a approuvé tel quel en 2014.

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Introduction d’un billet de blogue qui est paru sur le site web français Aggiornamento hist-géo :

Une réforme de l’enseignement de l’histoire du Québec est en cours. Au pouvoir de septembre 2012 à avril 2014, le Parti Québécois est l’instigateur de cette réforme qui concerne le 3e et 4e secondaire. Celle-ci est largement inspirée d’une série de doléances formulées par des professeurs rassemblés au sein d’un groupe de pression, la Coalition pour l’histoire. Cette Coalition critique l’actuel programme Histoire et éducation à la citoyenneté depuis son entrée en vigueur en 2007. Parmi les récriminations entendues, on retrouve l’absence de référent géographique («Québec») dans l’intitulé du programme, ce qui, au dire des gens de la Coalition, sous-tend l’évacuation du cadre et du récit national. On signale de même que l’histoire enseignée est gangrénée par le présentisme, l’éducation à la citoyenneté et l’utilisation radicale du socioconstructivisme. On se plaint aussi de la difficulté d’évaluer l’apprentissage par compétences. Enfin, on dit que les profs reçoivent une formation inadéquate pour répondre à des exigences libellées dans un langage technocratique éloigné des réalités du terrain.

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Le ministre Yves Bolduc a annoncé récemment qu’il poursuivrait la réforme du cours d’histoire du Québec au secondaire. Par l’entremise de l’AQEUS (l’Association québécoise pour l’enseignement en univers social) et de son congrès, on apprend que le ministère de l’Éducation sollicite l’avis des profs au sujet de cette réforme. Des représentants de ce ministère invitent les profs à donner leur avis sur la nouvelle réforme dans un atelier dont voici les coordonnés.

Hotel Delta, Trois-Rivières.

Vendredi 17 octobre 2014, 15 h 15 à 16 h 30

705— Nouveau programme d’histoire de 3e et de 4e secondaire : État des travaux en cours

Danielle Dumas, responsable par  intérim des  programmes du domaine de l’univers social, MELS, Sylvain Bilodeau et Marie-Hélène Chouinard, MELS (ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport)

L’atelier consistera d’abord en une présentation des travaux en cours pour l’élaboration  du nouveau programme d’histoire de 3e et de 4e secondaire : orientations, structure chronologique, compétences, éléments de contenu pour la 3e secondaire.

Par la suite, les participants seront invités à faire part de leurs commentaires sur le projet de programme.

Pour lire le programme du congrès de l’AQEUS.

Les représentants du MELS seront aussi du congrès de la Société des profs d’histoire du Québec. Jacques Beauchemin y présentera aussi son rapport Le sens de l’histoirequi guidera les orientations de la réforme.

Deux ateliers : Présentation du rapport Sens de l’Histoire – Pour une réforme du programme d’histoire et éducation à la citoyenneté de 3e et de 4e secondaire / Nouveau programme d’histoire de 3e  et 4e secondaire : état des travaux en cours. Cliquez sur l'image pour lire le programme

Deux ateliers : Présentation du rapport Sens de l’Histoire – Pour une réforme du programme d’histoire et éducation à la citoyenneté de 3e et de 4e secondaire / Nouveau programme d’histoire de 3e et 4e secondaire : état des travaux en cours. Cliquez sur l’image pour lire le programme

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Quelques propos tenus à l’Assemblée nationale par Yves Bolduc au sujet de la réforme du cours d’histoire du Québec au secondaire.

“Au secondaire, j’ai approuvé le cours qui va être donné, je suis d’accord avec la démarche, sauf que le cours n’était pas prêt à être mis en place pour l’automne. Et ça, encore là, la majorité des gens le reconnaissaient, que c’était mieux d’attendre une année pour être certain de ne pas rater cette réforme au niveau du cours d’histoire.
(…)
on s’est assurés que le cours respectait l’objectivité de l’histoire au niveau du secondaire. Et, je tiens à le dire, Mme la Présidente, je suis très satisfait du cours d’histoire qui va se mettre en place au cours de l’année 2015‑2016. Et présentement nos gens travaillent sur le contenu pour s’assurer que, quand ça va être mis en place, ça va être bien mis en place, et ce ne sera pas une réforme précipitée dans un objectif de justement qu’il y ait un côté politique à l’histoire du Québec. Pour moi, Mme la Présidente, je me suis assuré qu’il y aura un côté objectif, et quel que soit le parti, on ne pourra pas critiquer le cours d’histoire, tant au niveau du secondaire qu’au niveau du cégep.”

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Dans La Presse du 7 août 2014.

“La réforme de l’enseignement de l’histoire au secondaire proposée par le gouvernement péquiste sera mise en oeuvre en septembre 2015, soit un an plus tard que prévu. «La raison pour laquelle on ne l’a pas mise en place en septembre, c’est que ce n’était pas prêt», explique Yves Bolduc, qui a appuyé le contenu du cours. Par contre, le gouvernement Couillard a sabordé le cours d’histoire obligatoire au collégial que voulait mettre sur pied le gouvernement Marois, estimant qu’il s’agissait d’un choix idéologique.”

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Dans le Journal des débats du 3 juillet 2014, le député libéral Alexandre Iracà confirme la venue d’un nouveau programme pour encadrer le cours d’histoire du Québec en 3e et 4e secondaire. Alors qu’il résume les engagements du Parti libéral en matière d’éducation, M. Iracà affirme:

[…] Nouveau programme d’histoire pour les troisième et quatrième années du secondaire, qui est également mis en place. […]

Selon Yves Bolduc, ministre de l’Éducation, le nouveau programme sera d’abord évalué par des projets-pilotes en septembre 2015.

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On savait déjà que le ministre de l’Éducation Yves Bolduc endossait le rapport Beauchemin/Fahmy-Eid/Prud’homme. Ce rapport a été mandaté par le Parti Québécois en 2013 afin de préparer une réforme de l’enseignement de l’histoire du Québec au secondaire.

On connait maintenant plus en détail la position du ministre Bolduc vis-à-vis la réforme du cours d’histoire du Québec au secondaire. Dans les derniers jours, le site de l’Assemblée nationale a publié la retranscription des travaux de la Commission de la culture et de l’éducation (19 juin). Suite à une question portant sur la réforme du cours d’histoire au secondaire, M. Bolduc y a précisé ses intentions:

«Je voudrais donner peut-être un commentaire sur la réforme qui est demandée actuellement au niveau des cours d’histoire. J’ai pris connaissance du contenu, et, pour le prochain cours d’histoire, la façon d’enseigner va être différente. Auparavant, c’est qu’en secondaire III on avait comme une étude chronologique de l’histoire, et par la suite on reprenait les mêmes thèmes pour les ramener sous forme thématique. La nouvelle façon de faire, ça va être tout simplement de séparer l’histoire de façon chronologique. Et ça, semblerait-il que ça fait consensus dans les gens qui enseignent l’histoire et ça serait plus facile pour l’étudiant. Et j’ai pris connaissance du contenu et je tiens à le dire — c’est le Parti québécois qui était au pouvoir — il n’y avait pas de politique dans le contenu, et j’ai endossé le contenu au complet tel quel. Donc, il n’y a pas de modification entre le Parti québécois et nous autres pour le contenu.»

Reste à savoir quelle date sera choisie pour “séparer l’histoire” du Québec en deux.

Voici la retranscription complète des échanges du 19 juin au sujet de l’enseignement de l’histoire du Québec au secondaire.

«La Présidente (Mme Rotiroti) : Le prochain intervenant, le député de Sherbrooke.

M. Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Moi-même étant diplômé des sciences sociales, donc j’ai un grand intérêt pour l’histoire. Alors, j’aimerais amener le ministre sur le sujet de l’enseignement de l’histoire, notamment de l’histoire au secondaire. On sait qu’il y a tout un projet de réforme de l’enseignement de l’histoire en troisième et quatrième secondaire, suite à des plaintes qui ont été effectuées par certains enseignants qui trouvaient que le contenu, que les connaissances qui étaient transmises dans ces deux cours-là étaient très répétitives. Donc, on sait que le MESS a voulu revoir le parcours académique des élèves québécois en matière d’enseignement de l’histoire. Le gouvernement qui nous a précédé, en septembre 2013, a mandaté deux experts de faire toute l’analyse justement du parcours de l’enseignement…

M. Fortin (Sherbrooke) : …voir le parcours académique des élèves québécois en matière d’enseignement de l’histoire. Le gouvernement qui nous a précédés, en septembre 2013, a mandaté deux experts de faire toute l’analyse justement du parcours de l’enseignement de l’histoire au Québec. Le rapport a été déposé en février 2014. Il contient 29 recommandations. Ici, je n’en ferai pas l’énumération, mais, si jamais la députée de Pointe-aux-Trembles veut en faire la lecture, je serais prêt à déposer le rapport, Mme la Présidente. Et on sait que la ministre qui a précédé l’actuel ministre de l’Éducation était très pressée, très pressée de mettre de l’avant cette réforme de l’enseignement de l’histoire là en ayant déjà, dès la prochaine rentrée scolaire, 90 groupes, des groupes pilotes au niveau de la troisième secondaire. Et moi, j’ai vu le ministre, dès les premières entrevues qu’il a données à titre de ministre de l’Éducation, qui a dit qu’il allait reporter l’entrée en vigueur de ces 90 groupes pilotes là d’un an. Alors, je voudrais tout simplement savoir de la part du ministre qu’il nous explique les fondements de sa décision.

La Présidente (Mme Rotiroti) : Oui, M. le ministre, il vous reste à peu près trois minutes pour le bloc.

M. Bolduc (Jean-Talon) : Merci, Mme la Présidente. Je vais aller assez rapidement parce que c’est un sujet extrêmement important.

D’abord, lorsque je suis arrivé, j’ai dû prendre position pour l’enseignement de l’histoire au cégep et également au secondaire. Le cégep, on le traitera dans un autre forum, puis on va avoir des questions pour l’enseignement supérieur. Pour ce qu’il s’agit du secondaire, ce n’est pas compliqué, je suis arrivé au ministère et des recommandations des experts du ministère étaient tout simplement de retarder d’une année la mise en place du programme parce que le programme ne pouvait pas être prêt à l’automne, quel que soit le gouvernement en place. C’était strictement impossible parce que les cours eux autres mêmes n’étaient pas planifiés. Donc, c’était la première… ça, c’est le premier élément.

Je voudrais donner peut-être un commentaire sur la réforme qui est demandée actuellement au niveau des cours d’histoire. J’ai pris connaissance du contenu, et, pour le prochain cours d’histoire, la façon d’enseigner va être différente. Auparavant, c’est qu’en secondaire III on avait comme une étude chronologique de l’histoire, et par la suite on reprenait les mêmes thèmes pour les ramener sous forme thématique. La nouvelle façon de faire, ça va être tout simplement de séparer l’histoire de façon chronologique. Et ça, semblerait-il que ça fait consensus dans les gens qui enseignent l’histoire et ça serait plus facile pour l’étudiant. Et j’ai pris connaissance du contenu et je tiens à le dire — c’est le Parti québécois qui était au pouvoir — il n’y avait pas de politique dans le contenu, et j’ai endossé le contenu au complet tel quel. Donc, il n’y a pas de modification entre le Parti québécois et nous autres pour le contenu. J’ai rencontré M. Beauchemin et l’autre experte et je leur ai dit qu’on irait de l’avant avec le contenu tel qu’il avait été proposé. Mais par contre, pour ce qu’il s’agit de l’enseigner, il fallait qu’il y aille des tables de travail pour s’assurer que la façon de l’enseigner serait convenable. Et cette semaine j’ai rencontré la table de travail et tous ont reconnu, puis il y avait des professeurs d’histoire dans le groupe, que le cours n’était pas prêt à être mis à l’automne. J’ai insisté pour que le cours soit disponible en septembre 2015, mais il faut se donner des conditions gagnantes, dont, entre autres, pour s’assurer que les volumes soient prêts, que la méthode pédagogique soit prête et la façon de l’enseigner également soit standardisée.

Tout ça pour vous dire, Mme la Présidente, qu’au début c’est un dossier que les gens pensaient qu’on refusait parce qu’on pensait que c’était une position politique. Ce n’était absolument pas ça. Le cours n’était tout simplement pas prêt à être enseigné. Et tous m’ont dit que, si on retardait d’une année, qu’on avait plus de chances de réussir et non pas d’avoir par la suite un échec, en disant : Bien, on aurait dû attendre une année de plus. Donc, puis je tiens à le dire, puis je veux souligner le travail de Mme Malavoy là-dedans, la façon dont le dossier a été fait. Il n’y a pas de politique. C’est un cours qui est valide quel que soit votre orientation politique, contrairement à ce qui a été écrit dans les journaux. Et ça, d’ailleurs, je l’ai clarifié avec quelques journalistes, que ma position, c’était d’avoir le meilleur cours d’histoire pour nos élèves ici, au Québec.

[…]

La Présidente (Mme Rotiroti) : Mme la députée.

Mme Léger : Vous avez parlé aussi… on a… ce matin, on a abordé aussi le cours d’histoire, où il y avait… j’ai cru entendre le ministre nous préciser qu’il a l’intention de poursuivre, il a l’intention de ce que les cours… le cours d’histoire peut être… pourrait être enseigné selon…

Mme Léger : …j’ai cru entendre le ministre nous préciser qu’il a l’intention de poursuivre, il a l’intention de ce que le cours d’histoire peut être enseigné selon… il y a un grand consensus qui s’est fait à travers le Québec. Je vois que le ministre est bien au fait de la situation, alors je voudrais juste qu’il me confirme pourquoi qu’il n’a pas poursuivi en projet pilote cette année, puisque c’était ça, notre intention, d’avoir quand même un projet pilote. Et là il nous a dit ce matin qu’il préférait… plutôt, comme il le disait, que ce n’était pas prêt. L’enseignement de l’histoire n’était pas prêt, mais il aurait pu être prêt en projet pilote. Alors, pourquoi qu’il a mis un moratoire sur les projets pilotes immédiatement au lieu d’entamer tout de suite ce type de projet là. Je vois qu’il a l’air à fatiguer un peu sur sa chaise, là, quand je lui pose cette question-là.

La Présidente (Mme Rotiroti) : M. le ministre.

M. Bolduc (Jean-Talon) : Écoutez, j’ai juste hâte de répondre. Même le Parti québécois n’aurait pas été capable de le faire. La réponse est aussi simple que ça. Vous l’auriez retardé d’une année aussi. Même chose au cégep, les cours n’étaient tout simplement pas prêts. Et puis ça, j’ai eu des témoins, là, vérifier au niveau des gens que vous connaissez au niveau du ministère, tous les gens qui voulaient le mettre en place le disaient, les cours n’étaient tout simplement pas prêts, même pas pour les projets pilotes. Et c’est ça, la réponse. Et je tiens à le dire, même le Parti québécois ne l’aurait pas fait, donc vous l’auriez retardé parce qu’il faut voir, les élections avaient lieu au mois d’avril, on a pris le pouvoir au mois d’avril, et les gens nous disaient : Il n’y aura rien de prêt avant le mois d’octobre. Parti québécois, ou Parti libéral, ou parti caquiste, ou parti Québec solidaire, quelque soit la personne qui va prendre le pouvoir, c’était illusoire, et vous autres aussi, vous l’auriez remis.

Donc, on a juste pris une décision logique pour le bien, et, pour vous dire jusqu’à quel point on est honnêtes, on garde le même programme. On ne change rien dans le programme. Le programme est très bien fait, je le reconnais. J’ai rencontré M. Beauchemin et l’autre personne qui a travaillé avec lui. Le programme est bien fait, et on va le mettre en place, mais on va le mettre en place dans des conditions gagnantes, et ça aurait été une décision que le Parti québécois aurait prise également.

La Présidente (Mme Rotiroti) : Mme la députée.

Mme Léger : Il me fait sourire, Mme la Présidente, en disant que c’est une décision que le gouvernement du Parti québécois aurait prise, que c’était… que même avec les bonnes intentions, on n’aurait pas réussi, ci et ça. Il n’est pas le gouvernement du Parti québécois, il est le gouvernement du Parti libéral. Je vous juste lui rappeler qu’on n’a pas nécessairement la même façon de faire les choses. Et de nous porter des intentions, je préfère qu’il garde ses propres intentions et qu’il réussisse le cours d’histoire, si vous permettez, Mme la Présidente.»

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La démarche visant à élaborer un nouveau programme d’histoire en 3e et 4e va également se poursuivre. L’enseignement du nouveau programme sera reporté d’un an, parce qu’il n’est pas prêt à être enseigné à l’automne prochain. Le ministère souhaite que le nouveau programme soit enseigné dès septembre 2015. «Il n’y avait pas de politique dans le contenu» du cours, a spécifié M. Bolduc. Le contenu proposé reste le même malgré le changement de gouvernement.”

Quant à la réforme de l’enseignement de l’histoire au secondaire mise de l’avant par l’ex-ministre de l’Éducation Marie Malavoy, M. Bolduc a dit se trouver dans l’obligation de reporter le lancement des premiers projets-pilotes. «Les recommandations des experts au ministère étaient de retarder l’entrée en vigueur du programme», a relaté M. Bolduc, expliquant ce délai permettrait de «s’assurer que les volumes soient prêts, que la méthode pédagogique soit prête». Contrairement à certains détracteurs du nouveau cours d’histoire, le ministre de l’Éducation a refusé de critiquer son contenu ou l’accent qu’il place sur «l’histoire nationale» du Québec. «Il n’y avait pas de politique dans le contenu, a assuré M. Bolduc. J’ai endossé le contenu tel quel. »

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Version longue d’une lettre ouverte parue le 6 mars dans Le Devoir.

Le Rapport Beauchemin amènera-t-il une transformation importante de l’enseignement de l’histoire au secondaire ? Sans doute pas. À bien des égards, les orientations proposées par les auteurs du document sont déjà en vigueur dans les salles de classe, suggérées par le MELS lui-même, et ce depuis quelques années, dans ses documents prescriptifs touchant la progression des apprentissages.

Ainsi, bien qu’intitulé Histoire et éducation à la citoyenneté (HEC), le cours n’a jamais été autre chose qu’un cours d’Histoire du Québec et du Canada. Évidemment, la présence de faits et de dates dans la matière du cours a toujours été forte – comment a-t-on pu penser que l’enseignement de l’histoire à des gamins de 14 à 16 ans pouvait s’enliser dans l’abstraction ? La question du rapport entre connaissances et compétences, exagérée dès le départ par les critiques du programme, est en pratique réglée depuis longtemps. D’ailleurs, peut-on croire que les enseignants, qui sont des professionnels, qui ont de l’expérience et qui savent s’ajuster aux situations, n’ont pas trouvé les arbitrages convenables de méthode et de données à transmettre aux jeunes à qui ils professent ?

Et la question nationale ? Encore une fois, on a largement gonflé son absence dans le cours HEC. En fait, elle y est partout présente. Les évènements nationaux marquants, de la Conquête au moment référendaire de 1995, sont couverts dans les manuels, les cahiers d’exercice et par les enseignants. Les personnages centraux de la quête nationale québécoise, depuis Papineau jusqu’à Lévesque en passant par Mercier, Groulx, Henri Bourassa et d’autres encore, sont mentionnés. Même Riel est cité.

On peut déplorer que le Comité Beauchemin, pour établir ses diagnostics, n’ait pas cru bon de commander des études préalables, faire des enquêtes en classe ou vérifier empiriquement ce que certains affirmaient péremptoirement. Il faut dire que la marraine du comité, Marie Malavoy, était pressée…

Cliquer sur l'image pour écouter une entrevue au sujet du rapport Beauchemin

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POURQUOI RÉFORMER ?

Si, concrètement, l’enseignement de l’histoire ne changera pas vraiment en classe, les propositions du Comité vont néanmoins modifier quelques donnes. Il est par exemple assuré que les didacticiens vont être remplacés par les historiens dans l’élaboration des apprentissages et la formation des futurs enseignants d’histoire. Le travail de certains lobbies, ici, a été très efficace…

L’insistance marquée du Comité pour que la question nationale, rétablie comme principe cardinal d’intelligence de l’évolution de la société québécoise, soit mise au centre du cours d’histoire, témoigne également de la proximité idéelle de certains groupes de pression, notamment la Coalition pour l’histoire, avec le gouvernement parrain de l’entreprise révisionniste. Soit dit en passant, le contenu de la réforme proposée par le Comité Beauchemin était déjà annoncé, voire programmé, dans la plateforme électorale du PQ aux élections de 2012…

Certes, le fait que la question nationale soit portée au rang d’axe directeur et de principe organisateur du passé québécois plaira à de nombreux intervenants, voire à certains enseignants. Cela dit, la plupart resteront coi par rapport à la prescription ministérielle. Leur éthique personnelle et leur compréhension de l’histoire québécoise les mèneront à trouver des médiations nuancées entre histoire globale et question nationale.

Au total, le Rapport Beauchemin aura surtout pour effet, peu de temps avant les élections, de calmer une opinion publique remontée contre la faillite apparente du cours HEC, opinion publique amenée à croire que la jeunesse d’ici était en voie de dénationalisation, inspirée par de méchants fédéralistes, postnationalistes ou multiculturalistes ayant investi le champ de l’enseignement de l’histoire au Québec. Grâce aux recommandations du Rapport Beauchemin, croit-on sans doute, l’histoire sera de nouveau enseignée dans la perspective de l’identité à consolider.

HISTOIRE ET IDENTITÉ

La vérité est que l’histoire du Québec n’a jamais cessé d’être enseignée dans la perspective de l’identité. Si jamais l’intention des concepteurs du cours HEC était autre, il faut convenir d’une faillite magistrale. L’enquête que j’ai réalisée sur la conscience historique des jeunes Québécois montre que ces derniers (limitons-nous ici aux franco-phones), même en ayant suivi et réussi le cours HEC, continuent largement de percevoir le passé du Québec à travers le prisme du destin tragique d’une nation empêchée par l’Autre de se réaliser ou empêtrée dans ses propres hésitations à devenir.

À cet égard, on peut penser que les orientations proposées par le comité Beauchemin, nonobstant la prétention de ses auteurs, consolideront une telle conscience historique bien davantage qu’elles ne l’ébranleront. Non seulement parce que la nation et ses moments fatidiques seront mis au centre de tout, mais aussi parce que les jeunes n’apprennent pas l’histoire qu’en classe. Ils sont au contraire influencés par beaucoup de producteurs de sens historique, qu’il s’agisse de chansonniers, de réalisateurs de films, de politiciens ou de romanciers. Or, ces interprètes n’ont pas toujours le propos historique nuancé. Ensuite, les jeunes n’intègrent pas à leur conscience tout le savoir qui leur est transmis : ils l’intelligent selon leurs besoins afin de vivre efficacement et sereinement dans la société ou tout simplement pour s’en tirer à l’examen. Enfin, rares sont les jeunes qui aspirent à devenir historiens ou acquérir les méthodes exigeantes de cette discipline. Pour appréhender le passé, la plupart se contentent de visions claires, tranchées et binaires qui leur permettent de faire sens diligent de ce qui fut. Peut-on blâmer les jeunes de se livrer à ce que, comme adultes, nous faisons aussi très souvent ?

COMMENT ENSEIGNER L’HISTOIRE AUX JEUNES ?

À consulter le plan de cours et les contenus de formation proposés par le Comité Beauchemin, on n’est pas en terrain inconnu par rapport à ce qui se trouvait dans le cours HEC. Certes, le jargon est moins ésotérique et les contenus d’enseignement davantage précisés. Mais les postulats pédagogiques et cheminements d’apprentissage sont proches. On part du principe que les jeunes arrivent intellectuellement vierges en classe d’histoire et qu’ils en repartent l’esprit plein, forts de la matière ample et détaillée qui leur a été communiquée. On peut douter de ces vérités. D’une part, avant d’arriver en classe, les jeunes sont déjà habités de visions d’histoire plus ou moins fortes ; or, celles-ci sont puissantes à défaut d’être impressionnantes. D’autre part, les jeunes oublient la majeure partie de ce qui leur est transmis en classe.

Comment, dans ce contexte, enseigner l’histoire aux élèves ? Pour optimaliser l’intervention pédagogique, il faudrait peut-être partir du lieu où se trouvent les jeunes, celui de la mémoire, et partir aussi du fond de leur savoir, celui des mythistoires. Présentée vitement, l’idée consisterait, à travers ce qu’on appelle le conflit cognitif et par le biais de la méthode historique (interrogation, problématisation, contextualisation, comparaison, pluri-interprétation, etc.), à confronter les représentations acquises des jeunes pour les amener en dehors de la mémoire et du mythistoire. Une fois leurs matrices de base ébranlées, il s’agirait de leur proposer des représentations plus nuancées en terme d’exposition des faits et plus exigeantes en terme de compréhension des réalités historiques.

Dans le contexte de cette méthode, le passé serait abordé à partir des références historiques des jeunes (qui ne sont pas inexistantes, sauf peut-être chez les immigrants), références envisagées comme autant de tableaux à déboîter et à recomposer sur un mode plus nuancé et peut-être plus ambigu, mode convenant bien à la réalité du passé (mais beaucoup moins aux attentes des pouvoirs). La succession des tableaux – qui pourraient être multipliés et correspondre à autant de leçons d’histoire – serait chronologique. Les tableaux principaux pourraient être liés entre eux par des sous-tableaux d’histoire renvo-yant à des réalités non référentielles dans la conscience historique des jeunes (par exemple le régime seigneurial), mais néanmoins importantes pour comprendre certaines évidences structurantes de l’expérience québécoise. Bien sûr, les processus abstraits ou complexes seraient incarnés dans des personnages concrets (y compris des acteurs ano-nymes) et des évènements précis (incluant des évènements réputés insignifiants). L’usage d’anecdotes, qui permettent d’incarner le passé dans des idiosyncrasies signifiantes et d’accrocher en même temps l’intérêt des élèves, serait encouragé.

Cela dit, qu’on ne se méprenne pas sur les possibilités de pareille méthode : elle ne transformera pas les ados en historiens. Elle ne fera pas d’eux des encyclopédies historiques ambulantes. Elle les mènera peut-être vers des visions plus complexes des moments référentiels (et non référentiels) du passé québécois. Elle en fera peut-être des personnes un peu plus réservées, voire critiques, par rapport au savoir à caractère histo-rique qui circule dans l’espace public. Mais c’est tout. Au secondaire, il s’agit peut-être du maximum que l’on puisse atteindre.

Chose certaine, le Rapport Beauchemin ne marque pas la fin de la réflexion sur l’enseignement de l’histoire chez nous. Au mieux, il institue une pause. Il serait peut-être bon d’utiliser ce temps de grâce pour réviser les positions acquises en conservant ce que l’ont fait de bien, en continuant à s’inspirer de ce qui se fait ailleurs et en développant des façons de faire créatives, audacieuses et originales pour éduquer les jeunes.

Jocelyn Létourneau, Boursier du Collégium de Lyon, Auteur de Je me souviens ? Le passé du Québec dans la conscience de sa jeunesse (Fides)

 

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