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Question :

Bonjour Anne,

J’ai acheté ton livre et la première phrase du quatrième de couverture a piqué ma curiosité.

Tu dis qu’ “on connait l’histoire du Québec”. Cela m’intéresse, car cette affirmation va à l’encontre du sens commun : on dit plutôt que les gens ne connaissent pas l’histoire du Québec. Pour ma part et à partir de mes recherches, je suis plutôt de ton avis. Donc, je me distancie des propos de J.-F. Nadeau du Devoir, qui a commenté ton livre récemment. La première phrase de son article conteste la première phrase de ton livre! (Le pari tout simple de la réalisatrice Anne de Léan est de servir aux lecteurs des fragments très digestes de l’histoire du Québec contemporain, tenue à tort ici pour bien connue.)

Ainsi, j’aimerais avoir ton avis. Selon toi, les Québécois connaissent-ils l’histoire – avec un grand H – du Québec contemporain?  Merci.

***

Réponse : 

Tout d’abord, je dois préciser que je n’ai pas de formation en histoire alors il est difficile pour moi de m’avancer en me basant sur des faits et statistiques. J’y vais donc par instinct et suite à la démarche que j’ai dû faire pour mon livre Sans faire d’histoire

Comme les informations que je cherchais dans le cadre de la rédaction de mon livre étaient très pointues et surtout, difficile à trouver, j’ai passé quelques mois –  voire années – à discuter de l’histoire contemporaine avec les gens autour de moi. Ce qui m’a le plus marqué lors de cette démarche, c’est à quel point les gens en savent beaucoup plus qu’ils ne le croient. Ils n’ont peut-être pas tous les détails et les dates en tête mais lorsqu’on parle d’un événement important de l’histoire contemporaine, il y souvent des souvenirs, des impressions, des “ah oui, est-ce que c’était quand…?”.

L’histoire contemporaine semble marquer ceux qui la vivent, elle est racontée et transmise aussi, et les gens en gardent des souvenirs. C’est un peu ce que j’ai voulu faire avec mon livre: aborder l’histoire contemporaine du Québec par des faits moins connus qui frappent l’imaginaire et ainsi donner le goût aux gens d’en connaître plus.

Je crois donc que oui, les Québécois connaissent l’histoire contemporaine – peut-être plus qu’ils ne le pensent!

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Dans une chronique signée par Christian Rioux ce matin, Michel Côté (photo en une), le directeur du Musée de la civilisation, déclare :

 « Dans l’inconscient collectif, la Conquête demeure quelque chose d’extrêmement important. »

Rioux cite les propos de Côté dans le contexte d’une controverse diplomatique canado-française autour de l’exposition du Traité de Paris. Le Traité sera exposé au Musée de la civilisation du 23 septembre au 2 octobre 2014. Dans les mots de Rioux, ce traité « a mis fin, en 1763, à la guerre de Sept Ans et scellé la cession du Canada à l’Angleterre après la défaite des plaines d’Abraham ».

Rappelons l’étude menée par Létourneau, Gani et Lévesque, qui appuie l’affirmation de Michel Côté :

« “Tout a commencé par la défaite.” La guerre de Sept Ans dans la mémoire et la conscience historiques des Québécois »

Pour les Québécois, la guerre de Sept Ans porte habituellement un nom précis, «la guerre de Conquête», et renvoie ordinairement à un fait cardinal spectaculaire : la bataille des plaines d’Abraham, affrontement que les Anglais – les Québécois le savent par tradition mémorielle ou connaissance familière – ont gagné.

Lire l’étude.

 

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Dans: Histoire du Québec Le Devoir

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Ce matin dans Le Devoir, un texte nous rappelle l’importance des collèges classiques dans l’imaginaire collectif des Québécois.

“Travaillant l’inconscient scolaire des Québécois, la référence au cours classique est, en effet, mobilisée dès que vient le temps de réfléchir au rapport que nous entretenons au savoir et à la culture.”

“Le collège classique s’impose dans l’imaginaire comme ce lieu ayant vu défiler la fine fleur de la société.”

“On s’en souvient aussi comme d’un bastion des valeurs catholiques et des traditions canadiennes-françaises où, selon le mot de Montaigne, l’on formait des têtes bien faites plutôt que des têtes bien pleines.”

Cette mémoire des collèges classiques garderait sa vitalité grâce aux débats autour de l’éducation. Dans ces débats, on vante souvent la pédagogie employée dans les collèges classiques par rapport à celle en action dans les polyvalentes d’aujourd’hui. La trame du déclin se dessine en arrière-fond de ces usages du passé. Cette trame du déclin est peu influencée par les travaux récents produits par les historiens. Comme le précise l’auteure du texte, l’historienne Louise Bienvenue : “Les travaux des historiens ont beau apporter des nuances qui égratignent l’image d’Épinal, notre réflexe est tenace de penser le collège comme une institution fidèle à la tradition du Ratio Studiorum, conçue à la Renaissance.”

Le texte.

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“Les livres de Jocelyn Létourneau sont toujours des événements. L’historien de l’Université Laval, qui explore sans relâche la conscience que les Québécois ont de leur histoire nationale et la remet en question, est un brillant penseur dont le style somptueux, naviguant entre le lyrisme et le jargon, fait parfois penser à celui de Fernand Dumont.

[…]

Cette vision malheureuse, partagée par 40 à 50 % des élèves, résume le parcours québécois à une suite de périls, d’épreuves, de défaites et à une volonté, entravée par les Anglais, d’atteindre l’autonomie. C’est l’histoire racontée par Maurice Séguin, par Éric Bédard ou par Pierre Falardeau, disons.

En se basant sur d’autres études réalisées auprès d’adultes québécois, Létourneau montre que cette vision est la plus répandue dans toute la population, sauf chez les anglophones qui, s’ils ont aussi une vision souvent malheureuse de l’histoire du Québec, ne se voient évidemment pas comme les responsables de ce parcours peu réjouissant. Cela résume, en gros, les résultats de cette fascinante étude, qui mérite des applaudissements.

[…]

Pour lire la suite…

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Dans: Critique Je me souviens Le Devoir

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