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Extrait d’un texte écrit par Laurence De Cock et publié sur le blogue Aggiornamento :

Une récente enquête portant sur près de 6000 récits d’élèves, et à laquelle j’ai participé, confirme le rapport quasi a-critique que les élèves, de tous les âges, entretiennent à l’histoire scolaire[3]. La consigne demandait de « raconter l’histoire de France ». La plupart des récits reprennent la trame traditionnelle du roman national, valorisant les origines gauloises, les grands rois etc. et vantant la marche vers le progrès du pays. Malgré leurs maladresses ou confusions, ces récits témoignent d’une conscience historique, à la manière décrite par Jocelyn Letourneau dans le cadre d’une enquête similaire au Québec[4], c’est à dire tenaillée entre le sens commun et les connaissances scientifiques et comme suspendue entre les savoirs sociaux et les savoirs historiques. Sans tomber dans un discours alarmiste, ces récits témoignent non pas de l’ignorance des élèves, mais d’une certaine défaillance de l’école à fournir des savoirs mobilisables dans le cadre d’un raisonnement et d’une compréhension personnels du passé. La mobilisation spontanée d’une trame commune, très éloignée des programmes actuels, et recoupant dans une très large mesure la vulgate nationale interroge donc la scolarisation d’une discipline qui peine peut-être à clarifier son utilité.

[3] Lantheaume, F. & Létourneau, J. (dir.) (2015). Quand les élèves racontent l’histoire nationale, en France et ailleurs. Lyon : PUL. (à paraître)

[4] Jocelyn Letourneau, Je me souviens ? Le passé du Québec dans la conscience de sa jeunesse, Fides, 2014

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Dans: Je me souviens

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Résumé du Hors-Série du Monde diplomatique à paraître en septembre:

Les Français se passionnent pour l’histoire. Mais laquelle ? Les médias en proposent une version superficielle et conservatrice, où foisonnent les images d’Epinal et les grands hommes. Dans les manuels scolaires, chiffres, dates et traités défilent comme les noms d’un annuaire.

Le Monde diplomatique a conçu un contre-manuel accessible, critique et exigeant. Une équipe d’universitaires, de journalistes et de professeurs d’histoire-géographie y retrace l’évolution du monde de la révolution industrielle à nos jours : grands événements, transformations sociales, débats intellectuels, découvertes scientifiques…

Ce contre-manuel ne se contente pas d’énoncer des faits : il les explique, les compare, les met en perspective. Il souligne les résistances et les jeux d’influence. Le propos s’adosse à une cartographie originale ainsi qu’à une iconographie qui privilégie le travail des artistes plutôt que des images convenues.

Parce que le passé est une construction qui varie suivant les pays et les configurations politiques, Le Monde diplomatique a également sélectionné de nombreux extraits de manuels scolaires étrangers (chinois, algérien, israélien, etc.).

Cet ouvrage s’adresse aux enseignants, aux lycéens, aux étudiants. Et surtout à tous ceux qui veulent que l’histoire ne soit pas le musée de l’ordre, mais la science du changement.

 

 

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Dans: Enseignement de l'histoire

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Recension parue sur le site web Aggiornamento Histoire-Géographie et rédigée par Laurence De Cock.

A propos de Jocelyn Letourneau, Je me souviens ? Le passé du Québec dans la conscience de sa jeunesse, Fides, 2014

« Je n’ai pas eu le temps de finir, I’m sorry ? »

Derrière cette apparente banale adresse d’un.e élève à son/sa professeur.e, Jocelyn Letourneau fait le pari que pourrait se nicher toute une réflexion de nature historique.
(…)
En tout les cas, cet ouvrage, dans ses manières de chatouiller les normes scolaires et académiques, et en postulant l’expression des intelligences et non celle de l’ignorance, est à mettre entre les mains de toutes celles et ceux soucieux-ses de ne pas se contenter de la reproduction de convictions et pratiques d’enseignement quelque peu périmées.

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Dans: Critique

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