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Bientôt dans les cinémas, le documentaire L’empreinte propose des réponses à la question suivante : Notre rencontre historique avec les Premières Nations a-t-elle influencé l’identité québécoise?

Dans un article intitulé Lever le voile sur le “grand tabou de l’histoire du Québec”, une journaliste écrit : “Au fil du documentaire, le spectateur découvre que l’histoire du Québec n’est pas celle qui nous a été apprise sur les bancs d’école.”

Cette affirmation et le documentaire soulèvent l’enjeu de l’enseignement de l’histoire des Amérindiens, que ce soit à l’école mais aussi au cinéma.

Dans l’enquête Je me souviens?,  plus de 5000 élèves étaient invités à résumer l’histoire du Québec en une phrase.  Les élèves ont surtout appris et retenu que les Amérindiens se sont «faits avoir»:

  • Pour moi, l’aventure historique québécoise c’est un peuple, les Amérindiens, qui vivaient paisiblement dans la nature et qui se sont faits colonisés, modernisés, par des peuples européens
  • Il y a 30 000 ans les amérindiens sont venus à cet continent à des terres fertiles et des paysages splendides et en 500 ans nous l’avons détruit
  • Les Amérindiens vivaient en harmonie jusqu’à l’arrivée des blancs sur leur terre
  • Les Amérindiens se sont fait avoir
  • Injuste par rapport aux Amérindiens
  • Que les blancs à une époque étaient très injustes envers les autochtones
  • La rencontre entre plusieurs peuples (Amérindiens, Français, Anglais, Hollandais…), leurs conflits, leur alliances et leur cohabitation
  • Succession et amalgame autochtone, français, anglais, irlandais et depuis peu souverainiste !
  • Dead Indians and France can’t win a war
  • A big piece of land with Native indians that was taken over by the Europeans
  • European white men came to Quebec and took the land and resources from the natives and then formed a country
  • Les Français ont venu au Canada et battu les indiens et les anglais ont battu les français et les canadiens se sont qui reste
  • Discovery, natives, farming, complaining and hockey

Quel est le principal résultat de l’enquête Je me souviens? au sujet des réponses qui traitent des Amérindiens ? Jocelyn Létourneau écrit :

Un total de 121 jeunes, quelque soit leur niveau scolaire ou la langue dans laquelle ils reçoivent leur enseignement, ont, dans leurs formules, fait allusion aux Autochtones, à la question amérindienne ou aux Premières Nations. Ces énoncés représentent 4,4% du corpus principal, ce qui est assez peu. […]

La vision construite par les jeunes relativement aux Premières Nations se présente ainsi :

Vivant paisiblement et harmonieusement sur une terre splendide et fertile qu’ils occupaient depuis des lustres et qui leur apparte- nait, les Amérindiens ont été volés, envahis, abusés, colonisés, exploités et brisés, voire tués ou exterminés par les Européens qui ont été particulièrement injustes à leur égard en les chassant de leur territoire et en les effaçant de l’historicité québécoise.

Dans cette représentation historique, partagée par les francophones autant que par les anglophones, se trouve une représentation puissante de la condi- tion autochtone ancestrale : celle de l’Indien brave et généreux qui vit en concordance avec la nature abondante et qui, subissant le siège d’un enva- hisseur corrompu et méchant, est innocent, littéralement sans moyen, sinon passif à l’égard des actions néfastes commises par l’Autre contre lui. […]

On pourrait poser l’hypothèse que si les Amérindiens n’occupent pas davantage de place dans les formules produites par les jeunes, c’est parce que, dans les programmes d’histoire, ils disparaissent largement du théâtre du passé après la période des premiers contacts pour n’y revenir que tard au vingtième siècle. L’explication fait sens, mais ne suffit pas. Que les jeunes ne réfèrent pas beaucoup aux Amérindiens dans l’ultime phrase qu’ils commettent de l’expérience québécoise tient aussi à ce que, pour eux, il existe un vecteur plus déterminant ou essentiel dans cette aventure, soit le conflit (ou la relation tendue) entre francophones et anglophones.

La liste complète des énoncés qui abordent le sujet des Amérindiens se trouve ici.

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Dans: Je me souviens

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Trouvé dans un rapport publié en novembre 2014 par Helga Elizabeth Bories-Sawala, et intitulé L’histoire autochtone dans l’enseignement scolaire au Québec, combien, comment, pourquoi? Hypothèses pour un projet de recherche :

Entre 2003 et 2013, plus de 3000 jeunes Québécois, élèves et étudiants, ont participé à une étude sur leur conception de l’histoire du Québec. Ils devaient résumer spontanément comment ils voyaient l’histoire du Québec, sans avoir recours à leurs manuels, puis condenser leur vision en une seule ligne. Or, si l’on ne ne prend en compte que ces condensés, seulement 4,4% des jeunes mentionnent les Autochtones, par exemple : « «Jadis, il y avait des Amérindiens, ensuite des bûcherons, maintenant des indécis. » ([Je me souviens?], Létourneau 2014, 11) L’idée principale qui se dégage de la perception qu’ont ces jeunes des Autochtones, est qu’ils se sont « fait avoir », perception que l’auteur résume ainsi :

 Vivant paisiblement et harmonieusement sur une terre splendide et fertile qu’ils occupaient depuis des lustres et qui leur appartenait, les Amérindiens ont été volés, envahis, abusés, colonisés, exploités et brisés, voire tués ou exterminés par les Européens qui ont été particulièrement injustes à leur égard en les chassant de leur territoire et en les effaçant de l’histoire québécoise. (Létourneau 2014, 164)

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