En lisant les réponses de jeunes qui ont résumé l’histoire du Québec, plusieurs questions restent en suspens. Les jeunes croient-ils en l’histoire qu’ils racontent, ou répètent-ils une cassette apprise par coeur à l’école? À ce sujet, une conférence de Pierre Bougault alimente la réflexion.

Par une sorte de tradition rhétorique, certains tribuns ont continué jusqu’à ce jour d’asséner les « leçons de l’histoire ». Dans ce genre, le débat référendaire fut une orgie, qui semble bien dépassée. Le discours que Pierre Bourgault tenait récemment, à l’ouverture du 26e Congrès de la Société des professeurs d’histoire, manifeste cette évolution. Il n’y est plus question de leçons du passé qui dicteraient les choix politiques d’aujourd’hui, mais de la nécessité d’une solide culture historique pour comprendre les données des problèmes et les différences entre les situations, les peuples, les cultures [1]. (Ségal, 1990)

L’histoire sert donc non seulement à comprendre le passé, mais encore à s’en débarrasser, à se libérer des pulsions affectives inconscientes qui l’accompagnent dans la mémoire. En outre, elle amène à remettre en question ce que Pierre Bourgault (1989) appelle les “discours de cassettes”, les clichés tellement répétés à propos de notre passé qu’on ne se donne plus la peine d’en vérifier l’authenticité, même s’ils conditionnent une grande partie de nos attitudes et de nos comportements présents. (Martineau, 1993)

[1] Pierre Bourgault, Pour en finir avec « l’histoire en cassettes… », Traces, n° 27, avril 1989, p. 9-13.

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Dans: Histoire du Québec

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