À ce jour, le sondage de la page d’accueil du site tonhistoireduquebec.ca héberge 245 réponses, accompagnées de 3 486 “pouce en l’air” ou “pouce en bas”.
Si tu avais à résumer en une phrase ou une formule l’aventure historique québécoise, qu’écrirais-tu?
Une tendance sur Twitter consiste à décrire les États-Unis en cinq mots, en ajoutant le mot-clic#AmericaInFiveWords. En date du 30 décembre, près de 100 000 gazouillis ont été publié avec ce mot-clic.
Des exemples de réponses ?
@tanyaaboza : Listen, I’m not racist but….. #americainfivewords
@michellemalkin : #AmericaInFiveWords More opportunity than anywhere else!
@deray : Fighting against its own freedom #AmericaInFiveWords
@zellieimani : No home for Black people #AmericaInFiveWords
Pour mon mémoire de maîtrise, j’ai analysé les réponses fournies par 1019 Américains qui devaient résumer l’histoire des États-Unis en quelques phrases.
This country was founded on freedom of religion, and separation of church and state, but we have gone backwards letting politicians with strong religious opinions change government.
Founding fathers faught a war for independance. They set up a system of goverment of the people, by the people, and for the people.
One nation under GOD
Et si on trouvait dans le sondage à la base du livre Je me souviens? des réponses de cinq mots à la question suivante : Si tu avais à résumer en une phrase ou une formule l’aventure historique québécoise, qu’écrirais-tu?
Glané sur YouTube : “Vous voulez apprendre l’histoire du Québec rapidement ? Un image vaut mille mots. Bon visionnement ! Désolé pour la qualité des images.”
Publié en 2014, notre mémoire de maîtrise porte sur un sondage en ligne mené en Écosse, en Angleterre, au Canada, aux États-Unis et en France. Les répondants, au nombre de 5425, devaient résumer l’histoire de leur pays en quelques phrases. De ce nombre, on retrouve 82 habitants d’Écosse et 267 résidents du Québec. En ce jour de référendum écossais, voici ce que nous disions à propos du lien qui unit les réponses obtenues au Québec et en Écosse:
Les Écossais et les Québécois se distinguent des Anglais [d’Angleterre] et des Canadiens [hors-Québec]. Les Écossais et les Québécois mentionnent souvent les conflits avec l‘Anglais. Leurs réponses sont fortement ancrées dans la trame de la contrainte (respectivement 29% en Écosse et 37% au Québec). Enfin, plusieurs Écossais et Québécois envisagent l‘histoire sous la forme d‘une dualité entre un Nous et un Autre «oppresseur».
Pour leur part, les Canadiens et les Anglais font assez peu mention de cette dualité et axent plutôt leur réponse sur la diversité des cultures cohabitant sur leur territoire. En Angleterre, on ne mentionne pas les conflits avec l‘Écosse. Au Canada, le conflit avec le Québec prend peu de place dans les réponses (5%). Plus optimistes peut-être, les Canadiens (28%) et les Anglais (29%) utilisent en premier lieu la trame des forces.
En général, nos résultats illustrent que les conflits entre Québécois et Canadiens, et entre Écossais et Anglais sont sous-tendus par des interprétations divergentes de l‘histoire nationale.
Réponses en Écosse
1) oppressed by an unwanted partner, resentful and stunted by the experience
2) Subjugation, battle for independence, joining others for the greater good.
Réponses au Québec
1) Les francophones se sont fait tassés par les anglais. le français est menacé.
2) Avec des opinions divergeantes, les gens qui constituent le Canada ont su bâtir un bon pays où maintenant le français et l’anglais se cotoyent tous les jours.
Éric Dussault se passionne pour l’histoire de la France. «C’est très intéressant car comme beaucoup de gens ici, pour moi l’histoire du Québec se limitait aux Indiens et des querelles entre peuplades autochtones, la traite des fourrures, le nationalisme québécois. Ça ne me passionnait pas. Je me suis alors réorienté vers la France», explique celui qui se qualifie comme l’historien du quartier de Saint-Germain-des-Prés, à Paris.
Ce dernier a d’ailleurs réalisé sa thèse de doctorat sur ce quartier parisien et son histoire entre 1945 et 1960. Il y aura passé trois ans, entre 2007 et 2010, pour effectuer de multiples recherches. «Il y a plein de livres sur Saint-Germain mais on est en pleine mythomanie. On sait qu’il s’agit d’un des quartiers les plus chers de Paris. Mon objectif était de comprendre comment est né ce mythe et comment a-t-il réussi à perdurer jusqu’à aujourd’hui. Je propose un regard totalement nouveau», détaille-t-il.
«[C]omme enseignant, notamment d’histoire, ma matière préférée, j’ai envie de reculer un peu plus loin puis de vous dire que, depuis 1608, depuis que Samuel de Champlain a fondé son premier poste de traite à un jet de pierre d’ici, nos ancêtres, arrivés de plusieurs pays, surtout la France, mais arrivés d’un peu partout, ont travaillé d’arrache-pied pour léguer à leurs enfants toujours un peu mieux que ce qu’ils ont reçu. D’une génération à l’autre, au-delà de la survivance, il y a l’amélioration de la situation, il y a un héritage à bâtir puis à léguer. Mais aujourd’hui rien ne va plus. Après avoir vécu sa belle Révolution tranquille, après des années de croissance démographique puis économique, le Québec, on dirait qu’il a amorcé un lent déclin tranquille. »
«[…] si on regarde l’histoire collective de cette nation depuis ses tout débuts, c’est l’histoire d’un peuple qui recherche constamment la maîtrise de son destin. Ça a commencé au tout début et ça s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui. Honoré Mercier l’a fait, Duplessis l’a fait avec l’impôt provincial. Lesage est arrivé; avec Lévesque, ils nous ont donné la Caisse de dépôt, ils nous ont donné Hydro-Québec. Bourassa a fait son bout, Lévesque a fait son bout. Depuis le début de cette histoire extraordinaire du peuple québécois en Amérique, tout ce que l’on veut, tout ce que l’on cherche, c’est la pleine maîtrise de nos moyens, la pleine maîtrise de nos outils, la pleine maîtrise de notre destin collectif, M. le Président. C’est ça que l’on veut. C’est ça, le fil qui traverse l’ensemble de notre histoire, peu importent les gouvernements qui ont été au pouvoir ici, à l’Assemblée nationale.»